182 En 1815, le Congrès de Vienne érigea landen duché de Luxembourg en Grand-Duche sous la souveraineté personnelle du roi des Pays-Bas, Guil laume Ier, en tant que pays autonome de la Confédération germanique. Lelan national paralysé pendant des siècles prit un essor considérable sous 1 égide des rois des Pays-Bas. C'est précisèment sous le règne de Guillaume II qu un vrai régime représentatif se développa. La situation quelque peu confuse qui régnait auparavant cessa avec l'octroi d'une constitution. Le régime d'union personnelle prit fin avec la mort de Guillaume III, dernier représentant de la ligne masculine de la Maison d'Orange-Nassau. La couronne du Grand-Duché, en vertu du pacte de familie de Nassau de 1783 et de l'article 3 de la Constitution luxembourgeoise, passa a la branche aïnée walramienne de la Maison de Nassau-Weilbourg. La petite-fille d Adolphe de Nassau, Charlotte de Luxembourg, est l'actuelle Souveraine régnante du Grand-Duché. Les souvenirs des temps passés sous le sceptre des rois des Pays-Bas restent vivants au Luxembourg, et notamment celui des nobles figures du Prince Henri et de son épouse Amélie de Saxe-Weimar. II. HISTORIQUE DES ARCHIVES. Au cours des premiers siècles de notre histoire longue et mouvementée se constituait une documentation riche et intéressante a la fois, se rapportant aux faits et gestes de nos souverains. Cette documentation reflète l'histoire e nos régions, de nos institutions, de nos fondations religieuses et surtout de lactivité de nos souverains. Elle montre en outre le röle qu'ont joué les descendants de cette illustre maison seigneuriale sur le plan de la politique internationale. La conquête bourguignonne marque la fin de l'épanouissement de notre souveraineté nationale. Devenu simple province de la Maison d'Habsbourg; le Luxembourg eut beaucoup a souffrir des rivalités survenues entre Louis XI et Maximilien, Francois Ier et Charles-Quint, Louis XIV et l'Empereur Léopold. II va sans dire qu a la suite de ces conflits, de nombreux documents trés précieux pour 1 histoire de notre passé ont êté détruits ou perdus. Les origines des Archives remontent au temps des comtes de Luxembourg, es comprennent des documents relatifs au comté, puis duché, a l'ancienne administration provinciale et départementale, pour le XlXe siècle au gouver nement des rois des Pays-Bas et pour le XXe siècle au règne de notre dynastie nationale. Les dépöts contiennent en outre de nombreux fonds de seigneuries et de justices, d'abbayes et de couvents, de localités et de families. Ces documents reflètent, pour autant qu il survit par l'écriture, le passé de notre peuple sous les aspects les plus divers, politique et militaire, culturel et religieux, économique et social. A. Le Chartrier des comtes de Luxembourg. Une grande partie des chartes des comtes et dues de Luxembourg sont conservées aux Archives générales a Bruxelles; elles ont fait l'objet d'un inventaire détaillé par Alphonse Verkooren, dont M. Marcel Bourguignon Conservateur aux Archives de l'Etat a Arlon, a écrit l'introduction. 183 Cette collection forme la base de la documentation sur le passé de notre pays. Les origines ne se laissent pas définir avec précision. Le plus ancien document ne remonte pas au dela du Xlle siècle. Van Werveke a consacré au mème sujet un travail, intitulé: „Etude sur les chartes luxembourgeoises du Moyen age." Depuis ses débuts, le chartrier fut conservé pendant quelques siècles au chateau de nos comtes. La durée du dépot des chartes au chateau ne saurait être précisée. On sait seulement qu'elles ont été trouvées dans un trés mauvais état dans la salie des Archives aprés le siège de la ville par le due de Bour gogne, en 1443. II résulte cependant d anciens textes que pendant les guerres entre Francois Ier et Charles-Quint en 1542, le chartrier fut enlevé de Luxembourg pour être déposé au Trésor des Chartes du chateau de Vilvorde en Brabant. En effet, les détails que ces textes mentionnent, correspondent aux événe- ments de l'époque. En 1542, la ville de Luxembourg était menacée par un siège. Instruit par la cruelle experience faite au temps de Philippe de Bour gogne, l'empereur voulait mettre en süreté la précieuse documentation a Vilvorde Un cartulaire contenant des copies des chartes fut établi et mis a la dis position du Conseil de Luxembourg. Ce volume, connu sous le nom de „Grand Volume", existe toujours a Luxembourg. Aprés avoir changé de place a deux reprises, le chartrier luxembourgeois fut définitivement déposé a la Chambre des Comptes a Bruxelles. Le président du Conseil et garde des chartes du Luxembourg J. Benninck se chargea de l'inventorisation de ce fonds. Sous le gouvernement des Archiducs enfin, les documents furent copiés en 4 volumes, appelés tomes des chartes", qui sont conservés actuellement aux Archives générales a Bruxelles. Trois de ces volumes sont conservés en copie aux Archives de Luxembourg. Malheureusement, lors de la conquête des Pays-Bas par Louis XV, en 1747, nombre de documents du fonds de la Chambre des Comptes furent confisqués par les Francais et transportés a Lille. II s'agit de documents se rapportant aux territories cédés a la France en vertu du Traité des Pyrénées de 1659. Le Traité des Limites de 1769, signé entre Louis XV et Marie-Thérèse décrète par son article 38 la restitution réciproque d'archives. Mais les opérations ne furent pas exécutées dans la même mesure des deux cötés. En 1794, les Autrichiens, aprés de bataille de Fleurus abandonnèrent défini tivement Bruxelles et emportèrent d'abord a Wesel, siège d'un semblant de gouvernement, puis a Vienne, 400 caisses de documents, parmi lesquels les chartes du Luxembourg. En vertu du Traité de Campo Formio de 1797 et du Congrès de Vienne de 1815, l'Autriche fut obligée de restituer beaucoup de documents aux Pays-Bas. Pendant un demi-siècle, les chartes restèrent aux Archives impériales a Vienne. Ce ne fut qu'en 1865 que la plupart des chartes luxembourgeoises reprirent le chemin de Bruxelles. En 1889, le Gouvernement luxembourgeois rèclama auprès du Gouver nement autrichien le reste de ses documents qui n'avaient pas été remis a la Belgique. 220 chartes furent rapatriées au cours de la même année. Ces documents forment avec les cartulaires des copies des chartes la section spéciale de la période ancienne de notre dépöt.

Periodiekviewer Koninklijke Vereniging van Archivarissen

Nederlandsch Archievenblad | 1960 | | pagina 4