13Ó pétitionnaire infatigable couronnés de succes. Enfin, M. Y. A. "Urechia emprunte pour son propre usage les registres phanariotesqu' il emporte oü bon lui setnble. On m'assure même que eet infatigable chercheur qu' est M. I. Panoviceano a été admis aux archives, fermant jusqu' ici la série des rares privilégiéspendant le cours de cette année même. Mais la regie générale n'en est pas moins une regie. Ceux mêmes qui sont admis aux archives ne le sont pas leur vie durantun change ment quelconque dans leurs relations personnelles avec le directeur, et la porte de l'institution leur est fermée jusqu' a résipiscence. Ainsi, je me rappelle un incident d'un haut intérêt, dont le hasard seul m'a rendu témoin. Jusqu' au printemps dernier, le même fonctionnaire était archi- viste de première classeune espèce de directeur en troisième ligneaux archives de l'Etat et paléographe, c'est-a-dire conservateur des manuscrits et documents de l'Académie roumaine. Feu Petrutz était un fonctionnaire modèle, même aux archivesou cela n'a jamais été nécessaire et n'a profité a personne; vieillard allègre et causeur, il partageait volontiers a ses connaissances ce qu' il savait concernant les archives, et il en savait long Or, il me montre un beau jour la pétition par laquelle M. Gr. Tocilesco, directeur du musée, demandait officiellement a M. B. P. Hasdeu, directeur général des archives nationales, hauts fonctionnaires tous les deux, plusieurs fois collègues, plusieurs fois amis, la permission de pouvoir faire aux archives des recherches concernant le XVXême siècle. M. Tocilesco ajoutait qu' il présentait pour la seconde fois sa demande et n'oubiiait pas de mettre au bas de sa supplique son adresse particulière. La premiere fois, M. Hasdeu, avait écrit de sa propre main une résolution qui classait la pétition au dossier. Mais 8upposons que le personnel des archives nous permette d'y entrer, en Fabsence du directeur (supposition bien gratuitele cas n'étant jamais arrivé, tant la discipline est excellente aux archives de l'Etat de Bucarest), En pénétrant dans la cour que gardent des soldats gardiens qui ne peuvent pas, malheureusementdéfendre les documents contre la pluie l'impression que produit le „palais" est tout aussi lamentable. Au fond, on monte un escalier, on traverse des couloirs étroits et obscurs et on se trouve dans une pauvre salie vide de mobilier, dans un repaire nu et mal éclairé, en presence d'un vieux fonctionnaire qui a la consigne de vous demander la permission préalable du directeur. Si vous avez obtenu, grace a votre bonne étoile, ce talisman, vous prenez place auprès de lui, a la primitive table de bois, et on vous apporte les trois paquets par jour auxquels vous avez droit. Les ouvrir, parcourir les pièces et s'en aller, est dans la plupart des cas, l'affaire de quelques minutes. Car les archives étant considérées i31 comme le dépot des titres de propriété de l'Etatpour ses bien-fonds tous les documents anciens sont classés d'après le monastère ou l'évêché dont ils proviennent Les biens ecclésiastiques ont été a deux reprises sécularisés, confisqués par l'Etat, qui a pris les pièces d'archives en même temps que les terres dont elles confirmaient la possession. Si un procés survient, l'Etat s'adresse aux archives, qui fournissent sur-le- champ les originaux. L'avocat auquel les intéréts de l'Etat ont été confiés lit le document ou ne le lit pasmais il ne manque pas de retenir presque toujours ce document, qu' il cède même, a court d'argent, a quelque brocanteur. Doneles archives se trouvent dans le même état oü elles se trouvaient lors de la suppression des commissions, qui leur ont fourni la plupart des matériaux. En une trentaine d'annéesaucun travail d'organisation n'a été accompli et il ne le sera pas davantage plus tard sous ce fatal régime. Quant aux publications auxquelles des fonds sont consacrés, commencées a peine par le directeur actuel arrivé a ce poste a la suite d'une violente campagne menée contre son zélé mais incompétent prédécesseur elles ont été aussitót supprimées. En effet, a quoi bon les continuer, quand il est plus commode de ne pas le faire et quand pendant de longues années personne n'a cru devoir protester contre cette manière de voir? Si l'état des choses est tel a Bucarest, il est inutile de décrire la „succursale" de Iassioü je me suis risqué une fois. Cette institution végète obscurémentet sauf les fonctionnairestout le monde a oublié depuis longtemps son exsistence. D'archives dans les districtsil n'y en a pas. II est superflu de dire pourquoi. Ce qu' il faudrait faire, je l'ai déja dit, mais pour le faire il faut une énergie et une largeur de vues dont nos politiciens donnent rarement des preuves. II y a toute une organisation d'archives a entreprendre et il faut commencer par le plus pressé. C'est-ü-dire voter M. Hasdeu une récompense nationale, si l'on veut, et l'inviter, poliment mais énergiquement, a donner sa démissionchasser, ensuite, les fonctionnaires improvisés: instituteursmédecins, anciens portiers et sous-officiers, m'assure-t-onqui forment le personnel ridicule de nos archives. Jeter ce qu' il y a a baset puis recommencer. Car entre l'ancien esprit et le nouveau il ne peut pas y avoir d'entente, ni de transaction." Mogen wij bij het lezen van dit droevig relaasmet trots op onze depóts, op de inrichting van ons archiefwezen kunnen wijzen, in één opzicht hebben de Nederlanders dit met de Rumeniërs gemeen, dat de belangstelling voor de schatten, die in onze archieven liggen opgestapeld, al even gering is. i) De schrijver schijnt dit hijzonder dwaas te vinden. Wij daarentegen strijden sinds lang om deze regeling te handhaven of te herstellen. Rbd.

Periodiekviewer Koninklijke Vereniging van Archivarissen

Nederlandsch Archievenblad | 1899 | | pagina 8