146 Vreemd genoeg is dit stuk niet in het archief van 's Konings Staatssecretarie teruggevonden, hoewel Gachard in onderstaand schrijven d.d. 2 October 1825 aan Van Gobbelschroy zegt, dat hij deze memorie aan Zijner Majesteits oordeel had onderworpen; daar tegenover staat, dat de minister aan den Koning schreef, niet te weten of Gachard zijn ontwerp-request had ingediend. In elk geval werd er voorloopig niets op beslist. Het duurde tot 2 October 1825 eer Gachard zich met een schrijven tot den minister wendde, waaruit blijkt, dat hij een persoonlijk onderhoud met hem had gehad, zulks in tegenstelling tot de bewering van Van Gobbelschroy tegenover den gouverneur van Henegouwen, dat hij Gachard niet persoonlijk kende (zie hierna blz. 150). Gachard lag toen reeds overhoop met De L' Ortye en deinsde er niet voor terug de wanorde in het Brusselsche Rijksarchief in zwarte kleuren af te schilderen, hoewel hij zich niet in persoon van het euvel was gaan overtuigen. Het schrijven aan den minister, van 2 October 1825, luidde als volgt 147 Le même désordre, monseigneur, existe dans les archives de la plupart des villes et des Provinces. Quant a celles des villes, qui d'ailleurs n'offrent qu'un in- térêt local, le Gouvernement n'a pas besoin, ce semble, de s'immiscer dans leur organisation: mais il n'en est pas de même des archives des anciens Etats et Conseils provinciaux, qui lui appartiennent. l'en y ai d' autres titres peut-être que mon zèle pour le service de Votre Majesté; mais ce zèle est ardent, Sire, et je brüle d' en donner des preuves dans des travaux qui puissent être utiles a mon pays. Depuis cinq ans, je travaille dans les archives de Tournai et du lournaisis: i'ai mis en ordre, analisé et inventorié une grande partie de ces archives, qui remon- tent jusqu' au commencement du 13e siècle. |e suis parvenu a déchiffrer et expliquer couramment les chartes des 13e, 14e et 15e siècle, et les écritures non moins difficiles du 16e. ]e pourrais au besoin, s' il entrait dans les vues de Votre Ma|esté de former, a l'instar de ce qui existe dans un pays voisin, une école spéciale chargée de conserver et perpétuer la connaissance et I' explication de ces monumens du moyen age,1) être chargé de la diriger. Dans les archives plus récentes, i'ai appris a connaitre quelles étaient les attributions et la forme des actes des différents autorités qui constituaient le Gou vernement de Bruxelles, telles que le Gouverneur Général, le Ministre Plénipotenti- aire, le Conseil d' Etat, le Conseil privé, le Conseil des Finances, la Chambre des Comptes, etc. Enfin i'ai fait une étude particulière de 1' Histoire des Pays-Bas. ]e crois indispensable d' aiouter que ie possède assez de notions sur la langue nationale, pour pouvoir, après un court séjour dons un pays ou on la parle, non seulement déchiffrer et expliquer les monumens écrits dans cette langue, mais I' écrire. Puissent ces différentes connaissances m'être aussi des titres auprès de Votre Maiesté I ]e suis, avec le plus profond respect, Sire, de Votre Maiesté le trés humble trés obéissant serviteur et trés fidéle suiet, Gachard, secrétaire-adioinct de la régence de Tournai. b Spatieering van mij. Monseigneur use de la permission qu'a bien voulu me donner Votre Excellence, de lui adresser une copie du mémoire soumis a Sa Maiesté, concernant l'organisation des Archives de l'Etat. Votre Excellence retrouvera, dans ce mémoire, la plupart des considerations dont j'ai eu l'honneur de Tentretenir, dans l'audience qu' El le daigna in'accorder. Ie la supplie de permettre que j'y ajoute quelques réflexions succinctes. Depuis l'envoi de mon travail a Sa Maiesté, j'ai eu l'occasion de me convaincre, par de nouveaux renseignemens et par l'observation de nouveaux faits, que l'organi sation des Archives publiques réclame, de la manière la plus impérieuse, Tattention du Gouvernement. I'ai vu a Bruxelles, au dépot des Archives |udiciaires (Palais de Justice) une foule d'actes qui appartiennent aux Archives administratives et historiques. |e n ai pas été peu étonné d'y trouver, gisant sur des tables, pêle-mêle, sans être inven- toriés, des instrumens du 13. et du 14e siècle, tels que des chartes et lettres des Dues de Brabant et autres Princes. D'autre part, il m'a été impossible, malgré toutes mes recherches, de découvrir ce que sont devenues les archives si importantes des anciens Etats de Brabant, lesquelles devraient se trouver a I' Hotel de ville, ou ces Etats tenaient leurs assemblées.2). L'archiviste de la Régence m'a même assuré qu'ij n'en restait point de traces, ce qui serait une chose inconcevable. Des raisons de convenance et de délicatesse m'ont empêché de visiter le dépot placé sous la direc tion principale de Mr. L'OrTYE: mais je tiens de plusieurs personnes, et de Mr. DEWEZ, entre autres, que les recherches y sont trés difficiles; qu'il faudrait y passer un temps infini au risque encore de ne pas trouver ce que l'on chercherait; enfin que, dans leur état actuel, elles présentent peu de ressources. Ge désordre est en grande partie le résultat de la Révolution. Différentes Lois et Arrêtés, entre autres celle du 5 Brumaire an V, ordonnèrent le transfèrement aux chefs-lieux des départemens, des différens dépots d'Archives acquis a la République, transfèrement qui ne s'effectua que dans trés peu d'endroits. a cause de l'anarchie des temps et du manque de fonds pour en payer les frais. Mais presque partout ces mesures regurent un commencement d'exécution qui produisit la confusion la plus déplorable. Les cartons et les armoires furent vidéstous les papiers furent jetés et entassés pêle-mêle dans des greniers. C'est ainsi que l'on en usa a Tournai, et probablement dans d'autres villes encore Des archivistes habiles, depuis dix ans que les administrations peuvent s'occuper, a loisir, de leur régime intérieur, que les arts et l'instruction refleurissent dans notre belle patrie, sous l'égide d'un Gouvernement tutélaire, des archivistes habiles, vraiment dignes de ce nom, auraient fait cesser le désordre existant dans les dépots confiés a leurs soins, des archivistes ignorans n' ont contribué, dans la plupart des villes, qu a le perpétuer. Sans connaissances nécessaires pour apprécier ['importance des papiers placés sous leur garde, les uns n' ont tenté aucun effort pour débrouiller le chaos dans lequel ils se trouvaient, d'autres ont cru avoir tout fait, en les classant dans une apparence d'ordre, tandis que, si on leur demandait dans quel carton gisent les pièces, et quel en est le contenu, on les verrait fort embarrassés de répondre. L Binnenlandsche Zaken, 10 Mei 1826, nr. 56/A, La G. 2) Hierover later.

Periodiekviewer Koninklijke Vereniging van Archivarissen

Nederlandsch Archievenblad | 1936 | | pagina 17