168 batiments, ce qui prouve que ie gouvernement s'est fait une tache de satisfaire aux besoins les plus urgents. D'autre part, il est certain que la période d'aménagement et de concentration a relégué de plus en plus au loin le travail scientifique, et surtout a Léningrad. Les administrateurs techniques ne se rendent pas toujours compte du danger qu'il y'a d'arrêter ainsi la vie scien tifique d'une organisation qui, par sa nature même, doit servir la science. A Moscou la concentration est terminée en grandes lignes. Les principales archives y sont a présent: Les anciennes archives dans l'ancien batiment des Archives du Ministère de Justice, construit aux confins de la ville et entouré d'un terrain libre. Tout en gardant encore les fonds qui y étaient avant la révolution, on y a placé aussi, en les serrant, les fonds du Ministère des Affaires Etrangères. Celles-ci occupaient autrefois un batiment spécial au centre de la ville, mais entouré d'un jardin; ce batiment est occupé a présent en partie par 1°. l'Administration des Archives, en partie 2° par les Archives de la révolution d'Octobre, contenant 193 fonds et aménagées d'après les demières régies de „('Organisation scientifique du travail" (le „Not"), trés a la mode dans la république sovétique. Sauf ces documents sur la dernière révolution, ces archives ont centralisé en général les docu ments des demières années. On peut encore nommer 3° les Archives de Lefort, trés importantes pour l'histoire militaire et 4°' les Archives de l'armée rouge, contenant aussi des documents importants concernant la dernière révolution. Après la proclamation de Moscou comme capitale, a Leningrad la crise des loyers a diminué et les archives ont pu rester pendant des années dans un grand nombre de maisons dispersées. Plusieurs ministères avaient aménagé de trés beaux batiments pour leurs archives; l'un des plus perfectionnés était certainement celui du Ministère de l'lntérieur, construit en dehors de la ville sur une place libre en forme de croix et contenant en un seul magasin jusqu'a un million d'unités. Depuis l'année dernière cependant les archives de Léningrad subissent, a leur tour, le procédé de concentration. On veut même abandonner certains batiments, construits spécialement pour les archives, ce qui serait regrettable, d'autant plus que la concentration ne peut être effectuée que dans des édifices immenses, abandonnés par les administrations après le départ pour la nouvelle capitale et qu' on ne peut organiser que médiocrement comme dépot d' archives. On fait cela parceque la grande quantité de maisons occupées exigerait des frais d'entretien énormes et un personnel trop considé- rable. Quelques immeubles ont done déja eté abandonnés, d'autres attendent leur tour. Les archives occuperont probablement trois batiments 169 principaux1) L enorme batiment de 1 ancien Senat et du Saint- Synode, depuis 1918 le siége de l'Administration des Archives, cen- tralisera les fonds économiques, juridiques, politiques, et d histoire de culture; 2) A l'ancien batiment des Archives du Conseil d Etat, trés bien aménagé, on transférera propablement les Archives de la Marine qui seront centralisées en une seule unité administrative avec les archives de l'armée occupant maintenant un autre batiment. Si 1 on considère que plus de 40 batiments avaient ete occupes a Leningrad par différentes archives, on reconnaïtra qu'un effort utile a été tenté et qu' un résultat sérieux est acquis, concernant la centralisation. Pour gagner de place, il a fallu accélerer la destruction de papiers inutiles. Un gros travail a été entrepris dans ce but qui continue encore et occupe presque entièrement les fonctionnaires aux archives. 11 est certain d'une part que les anciens ministères conservaient souvent des papiers sans aucune valeur; d'autre part il est a craindre que, dans la hate, des erreurs dangereuses seront commises. Les vieux spécialistes, qui savent admirablement leurs fonds ne sont plus nom- breux et ne peuvent pas être partout, ce qui fait que de jeunes fonctionnaires inexpérimentés font parfois seuls le triage. Le travail de classement et d'inventorisation assez important pen dant les premières années, a dü être presque abandonné maintenant. Cependant les publications de documents continuent dans la collection du „Krasny Archiv" (Archives rouges), ou une série de documents intéressants, concernant les demiers temps du tsarisme, ont été publiés. D autre part la „Chronique rouge" (Krasnaja letopis) publie des articles d'ensemble, résultats de travaux sur les documents des archives du XlXe siècle concernant surtout la révolution. On pourrait citer encore maintes autres éditions moins importantes; même en province ont paru des publications dans certains centres plus importants. 11 faut souligner que les matériaux, qu on étudie depuis la révo lution sont trés différents de ceux qu'on étudiait avant. Ce sont maintenant les documents des dernières 60 années qui intéressent surtout les archivistes et ceux qui travaillent dans les archives, tandis que les vieux papiers documents d'archives par excellence pour l'archi- viste de l'Europe occidentale ne sont que rarement et accidentelle- ment tirés a jour. Cependant deux commissions ont été formées, l'une pour étudier les documents concernants l'émeute de Pougatchev dans la seconde moitié du XVIIle siècle et l'autre pour faire les mêmes recherches concernant le mouvement révolutionnaire de décembre 1825, au moment de la mort d'Alexandre Ier. A chaque dépot d'archives assez important est associé un „Istpart", département de l'histoire du parti communiste. Le nombre

Periodiekviewer Koninklijke Vereniging van Archivarissen

Nederlandsch Archievenblad | 1926 | | pagina 19