166 appelé: les Archives de l'histoire de la révolution formées de différents fonds, parmi lesquels ceux du Département de Police sont les plus importants. Les fonds des différents ministères déja systématisés et classés, entraient dans Ie nouveau „Fonds Unique", mais il y avait encore, disséminées par toute la ville, les archives de différentes administra tions, écoles, banques, usines etc. qui, restées sur place, risquaient souvent d'être perdues ou supprimées; beaucoup de ces institutions avaient cessé d'exister, d'autres avaient changé de personnel ou de direction, ou bien s'étaient trouvées d'abord aux mains de fonction- naires hostiles au nouveau régime et peut être enclins a les faire disparaitre. II fallait done rechercher tous ces papiers, en prendre connaissance, les incorporer administrativement a telle ou telle section en les gardant a vue ou même les déplacer, si le danger était imminent. Ce fut une des taches les plus absorbantes, mais aussi des plus fructueuses, de la nouvelle Administration des Archives pendant les premières années de son existance. Lorsque son siège fut transféré a Moscou, étant devenu la nouvelle capitate, on jugea a iuste titre les archives de Pétrograd, plus tard Léningrad, assez importantes pour créer pour celles-Ia une section de l'Administration Principale qui, tout en ayant été remaniée et simplifiée depuis, existe encore. Cependant l'Administration des Archives ne resta pas longtemps sous les ordres du Commissariat de l'lnstruction. Le role politique des archives ayant été reconnu comme important, leur administration passa sous les ordres directs du „Comité Exécutif Central de toute la Russie" (voir le décret du 30 janvier 1922, N. 15). Les résultats principaux de ce changement furent 1) l'augmentation sensible du budget des archives; 2) des changements importants dans le personnel. Des considérations d'ordre administratif et politique reléguaient maintenant les intéréts purement scientifiques au second plan et une partie des historiens dut céder sa place aux politiciens et aux admi nistrateurs. Ce mouvement s'est accentué encore pendant les années qui suivirent, et, comme résultat, les archives ne sont pas encore arrivées a avoir un personnel fixe, ce qui est certainement nuisible au travail. Tout en faisant oeuvre utile et durable, la première Administration des Archives a eu ses défauts, comme toute administration, et a mérité quelques reproches. Elle est née a une époque ou le goüt naturel du slave pour les discours, pour les projets grandioses a trouvé sa plus forte expression. On parlait parfois encore plus qu'on ne travail- lait pendant ces années, lorsque, du reste, la lutte acharnée avec la 167 faim, le froid, le manque de communications enlevait une grande partie des forces actives. On déploya un goüt exagéré pour des commissions de tout genre, des conseils trop nombreux et doublant souvent d' emploi, des discussions trop théoriques, des séances trop longues. On n'a compris que plus tard que les organes nombreux sont souvent mauvais administrateurs. D'ailleurs, comme la chute du papier-monnaie avait fait perdre toute idéé réelle d un budget possible du nouvel etat, on avait cree partout, et aux archives comme ailleurs, des organes et des person nels trop nombreux pour que le budget definitif ait pu les maintenir. On se ressent jusqu' a présent de eet état des choses; et cependant combien de fois a-t-on déja essayé de créer un „cadre définitif et combien de personnes ont été réformees pour cause de reduction de personnel. Et malgré cela a Leningrad il comprenait encore, il y'a quelques mois, 200 personnes, tandis que le nombre définitif ne pourra être que 100. II est vrai que, tant que les archives restaient dispersées aux quatre coins de la ville, elles demandaient un person nel beaucoup plus nombreux que celui des Archives Nationales ou même du Public Record Office de Londres. A Moscou le nombre du personnel, y inclu celui de 1 administration, comprend 325 peisonnes. Le nombre de tous les fonctionnaires d' archives dans la république montait en 1925 a 1.087. Par contre, les rétributions ne pouvaient être que maigres. A Moscou et a Léningrad un fonctionnaire aux archives regoit pour une journée de 6 heures avec un mois de vacances 60 a 120 roubles par mois, en province souvent beaucoup moins. Si les archives étaient réstées attribuées au Commissariat de 1 Instruction, les appointements auraient été encore plus minces. Quoique les archivistes soient payes modestement, les dépenses de l'Etat pour les archives sont assez fortes. Car, en outre du budget régulier, il y a toujours des dépenses supplémentaires qui ont augmen- tées avec chaque année. Pour 1923 24, par exemple, elles ont eté de 103.057 roubles, car la concentration coüte cher depuis la guerre. A Moscou 15 kilomètres de planches ont été posés en une seule année. Quoique a Moscou la crise des loyers soit aussi terrible que dans les capitales de France ou d Allemaque, et qu on y manque surtout de grandes maisons, puisque cette ville avait cessé d être capitale dès 1708, les archives occupent de beaux et spacieux D'après le cours officiel le rouble correspond a peu prés a 20 fr., vce'2 fait done de 1200 a 2400 francs par mois, en livres sterling cela ne fait que 6 a 12 livres, mais la vie en Russie est beaucoup moins chère qu en Angleterre et se rap- proche plus a celle de la France.

Periodiekviewer Koninklijke Vereniging van Archivarissen

Nederlandsch Archievenblad | 1926 | | pagina 18