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appelé: les Archives de l'histoire de la révolution formées de différents
fonds, parmi lesquels ceux du Département de Police sont les plus
importants.
Les fonds des différents ministères déja systématisés et classés,
entraient dans Ie nouveau „Fonds Unique", mais il y avait encore,
disséminées par toute la ville, les archives de différentes administra
tions, écoles, banques, usines etc. qui, restées sur place, risquaient
souvent d'être perdues ou supprimées; beaucoup de ces institutions
avaient cessé d'exister, d'autres avaient changé de personnel ou de
direction, ou bien s'étaient trouvées d'abord aux mains de fonction-
naires hostiles au nouveau régime et peut être enclins a les faire
disparaitre. II fallait done rechercher tous ces papiers, en prendre
connaissance, les incorporer administrativement a telle ou telle section
en les gardant a vue ou même les déplacer, si le danger était imminent.
Ce fut une des taches les plus absorbantes, mais aussi des plus
fructueuses, de la nouvelle Administration des Archives pendant les
premières années de son existance. Lorsque son siège fut transféré
a Moscou, étant devenu la nouvelle capitate, on jugea a iuste titre
les archives de Pétrograd, plus tard Léningrad, assez importantes
pour créer pour celles-Ia une section de l'Administration Principale
qui, tout en ayant été remaniée et simplifiée depuis, existe encore.
Cependant l'Administration des Archives ne resta pas longtemps
sous les ordres du Commissariat de l'lnstruction. Le role politique
des archives ayant été reconnu comme important, leur administration
passa sous les ordres directs du „Comité Exécutif Central de toute
la Russie" (voir le décret du 30 janvier 1922, N. 15). Les résultats
principaux de ce changement furent
1) l'augmentation sensible du budget des archives;
2) des changements importants dans le personnel.
Des considérations d'ordre administratif et politique reléguaient
maintenant les intéréts purement scientifiques au second plan et une
partie des historiens dut céder sa place aux politiciens et aux admi
nistrateurs. Ce mouvement s'est accentué encore pendant les années
qui suivirent, et, comme résultat, les archives ne sont pas encore
arrivées a avoir un personnel fixe, ce qui est certainement nuisible
au travail.
Tout en faisant oeuvre utile et durable, la première Administration
des Archives a eu ses défauts, comme toute administration, et a
mérité quelques reproches. Elle est née a une époque ou le goüt naturel
du slave pour les discours, pour les projets grandioses a trouvé sa
plus forte expression. On parlait parfois encore plus qu'on ne travail-
lait pendant ces années, lorsque, du reste, la lutte acharnée avec la
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faim, le froid, le manque de communications enlevait une grande
partie des forces actives. On déploya un goüt exagéré pour des
commissions de tout genre, des conseils trop nombreux et doublant
souvent d' emploi, des discussions trop théoriques, des séances trop
longues. On n'a compris que plus tard que les organes nombreux
sont souvent mauvais administrateurs.
D'ailleurs, comme la chute du papier-monnaie avait fait perdre
toute idéé réelle d un budget possible du nouvel etat, on avait cree
partout, et aux archives comme ailleurs, des organes et des person
nels trop nombreux pour que le budget definitif ait pu les maintenir.
On se ressent jusqu' a présent de eet état des choses; et cependant
combien de fois a-t-on déja essayé de créer un „cadre définitif
et combien de personnes ont été réformees pour cause de reduction
de personnel. Et malgré cela a Leningrad il comprenait encore, il
y'a quelques mois, 200 personnes, tandis que le nombre définitif ne
pourra être que 100. II est vrai que, tant que les archives restaient
dispersées aux quatre coins de la ville, elles demandaient un person
nel beaucoup plus nombreux que celui des Archives Nationales ou
même du Public Record Office de Londres. A Moscou le nombre du
personnel, y inclu celui de 1 administration, comprend 325 peisonnes.
Le nombre de tous les fonctionnaires d' archives dans la république
montait en 1925 a 1.087.
Par contre, les rétributions ne pouvaient être que maigres. A
Moscou et a Léningrad un fonctionnaire aux archives regoit pour une
journée de 6 heures avec un mois de vacances 60 a 120 roubles par
mois, en province souvent beaucoup moins. Si les archives étaient
réstées attribuées au Commissariat de 1 Instruction, les appointements
auraient été encore plus minces.
Quoique les archivistes soient payes modestement, les dépenses
de l'Etat pour les archives sont assez fortes. Car, en outre du budget
régulier, il y a toujours des dépenses supplémentaires qui ont augmen-
tées avec chaque année. Pour 1923 24, par exemple, elles ont eté
de 103.057 roubles, car la concentration coüte cher depuis la guerre.
A Moscou 15 kilomètres de planches ont été posés en une seule année.
Quoique a Moscou la crise des loyers soit aussi terrible que
dans les capitales de France ou d Allemaque, et qu on y manque
surtout de grandes maisons, puisque cette ville avait cessé d être
capitale dès 1708, les archives occupent de beaux et spacieux
D'après le cours officiel le rouble correspond a peu prés a 20 fr., vce'2
fait done de 1200 a 2400 francs par mois, en livres sterling cela ne fait que 6 a 12
livres, mais la vie en Russie est beaucoup moins chère qu en Angleterre et se rap-
proche plus a celle de la France.