109 108 surplus, la grande guerre, qui éciata deux ans plus tard, fait rapide- ment disparaitre cette organisation. Le seul point clair sur lequel on peut reconnaltre, au moins en partie, le mérite du Conseil des archives réorganisé, est la publication des premiers inventaires des archives de l Etat autrichien. De 1909 a 1912 parurent trois volumes seulement parmi lesquels l'inventaire des archives du Ministère de l'Intérieur, ou étaient déposées jusqu'en 1920, les archives de Ia chancellerie de la cour de Bohème, et qui touche de trés prés 1 historiographie tchèque. 11 est regrettable que eet inventaire soit justement, au point de vue scientifique, le plus faible des trois volumes. Parmi les archives dépendant de l'administration de l'Etat, celles du gouvernement de Prague méritent seules qu'on s'y arrête un instant. Depuis la chute de la monarchie austro-hongroise et la proclamation de la république tchécoslovaque, elles sont désignées sous le nom d'archives du Ministère de 1 Intérieur de Tchécoslovaquie et sont les plus riches documents historiques que la république possède. Elles contiennent plus de 40.000 liasses, parmi lesquelles les registres de la chancellerie royale de Bohème et de la chancellerie de la cour depuis 1526 jusqu' a leur transfert a Vienne (1612), les registres de la chambre tchèque, ceux de l assemblee des lieutenance et gouvernement de Prague, ceux des administrations féodales, ce qui reste des registres de la province tchèque des Jésuites et de ceux des couvents dissous, et ce qui n'avait pas été transféré a Vienne au XVIIIe siècle, les registres du général Albert de Wallenstein, ceux de différentes commissions, telles que la commission de confiscation de 1620 et années suivantes, les commissions de fondation etc. II est a coup sur trés significatif que tous les soins du service des archives organisé par l'Etat autri chien n aient pu trouver pour ces documents, qui comptaient parmi les plusimportantes archives d'Etat de l'ancienne monarchie autrichienne, d autre place que des locaux administratifs aménagés dans un vieux palais de la noblesse, et qui ne répondaient nullement aux exigeances d un dépot d'archives. La réorganisation du conseil des archives ne donna pas lieu a une amélioration de eet état de choses; elle ne réussit non plus a donner satisfaction aux requêtes Iégitimes de la science historique tchèque, qui voulait dresser un bon inventaire de ces archives si importantes pour l'histoire tchèque. L'administration autri chienne agit pour le nobiliaire comme elle avait fait pour les archives impériales et royales de la lieutenance de Prague. Dans ce cas non plus, elle ne sut pas quitter l'attitude négative qu'elle avait adoptée a l'égard de la réclamation des archives régistrales de Bohème pour la restitution du nobiliaire, ni y répondre par un geste fécond, en organisant des archives du nobiliaire de Bohème, ou en les joignant aux archives de la lieutenance. Tout au contraire, sa défaveur a l'égard de l'étude des archives tchèques, même quand elles faisaient partie de celles de l'Etat, fut poussée si loin, que jusqu' au dernier moment elle laissa le nobiliaire dans des locaux qui ne répondaient pas aux exigeances les plus élémentaires de 1 hygiène, et moins encore a celles d'un dépot d archives. Si quelque chose a été fait tout de même, sous le régime de défaveur officielle, par le service des archives tchèques, le mérite en revient, non aux organes du gouvernement, mais aux fonctionnaires des archives. C'est ainsi qu'on a commencé a réunir les registres des anciennes préféetures a ceux de l'administration politique, finan- cière et locale, aux archives de Prague. Le résultat fut en partie des plus précieuxainsi les registres de 1 administration des contri butions (procuratie des finances) furent joints aux archives de Prague. L'écroulement de la monarchie austro-hongroise et Tavènement de la république tchécoslovaque ont mis dès le 28 octobre 1918, le service des archives tchèques en face de nombreuses taches nouvelles. C'était d'abord la réparation de la dévafeur subie jadis par ces archives au XVIIIe siècle. Pendant les négociations de la paix, la Tchécoslo vaquie s'efforga d'obtenir que Ia clause, lui garantissant la restitution des archives emportées des pays tchecoslovaques, fut introduite dans le traité de paix. Elle parvint a faire insérer dans le traité de St. Germain, article 195, une disposition a I égard de 1 Autriche, en vertu de laquelle fut reconnue a la Tchécoslovaquie le droit de s adresser a une commission de trois jurisconsultes de la Commission autrichienne des reparations, et de reclaimer par un intermédiaire les pièces d archives emportées de Bohème a Vienne sous Marie-Thérêse, par Taulow de Rosenthal, les archives de la chancellerie royale et de la chancellerie de la cour de Bohème, enfin celles de la section tchèque de I ancienne chambre de Ia cour a Vienne. Mais avant quelque démarche auprès de la commission des repa rations, la Tchécoslovaquie put régler cette affaire par une conven tion particulière avec TAutriche, signée a Prague le 18 m a i 1920. En vertu de cette convention, la république d'Autriche a restitué a la Tchécoslovaquie depuis 1920 les archives ci-après: 1Les parties des anciennes archives tchèques de l'Etat empor tées de Prague a Vienne en 1750, par Taulow de Rosenthal, sur l'ordre de Timpératrice Marie-Thérèse, avec la Lettre de majesté

Periodiekviewer Koninklijke Vereniging van Archivarissen

Nederlandsch Archievenblad | 1926 | | pagina 22