106 d'archives municipales, par exemple a Plzen (Pilsen), Ceske Budejo- vice (Besetzter Budweis), Usti nad Laben (Aussig a/d. Elbe), Brno (Briinn), Olomouc (Olmiitz), Bratislava (Pressburg), parce que leurs pre mières tentatives sur ce terrain furent brusquement interrompues par la grande guerre. Les changements dans les Etats, qui ont été une consequence de la guerre, ont amené de profondes modifications dans la situations des pays tchèques. La constitution tchécoslovaque ne laisse pas place a une administration autonome d'ensembles tels qu' autrefois formaient les régions. II en résulte que l'organisation future des archives en Tchécoslovaquie n'admettra évidement plus de services des archives purement autonomes, mais que la garde de celles-ci, y compris celles de l'administration autonome, passera entièrement a l'administration de 1'Etat. II serait certes fort injuste de ne pas reconnaltre les mérites des services des archives autonomes, au point de vue du progrès de la science de 1'histoire. A défaut d'un tableau de l'activité qu'elles ont déployée sur ce terrain, on ne pourrait apprécier leur oeuvre avec exactitude, Ce sont les recherches historiques dans les pays tchèques qui leur doivent le plus. Pendant presque toute la durée de leur existence les services des archives autonomes ont organise l'activité de la science historique dans les pays tchèques au moyen des archives locales- Grace a eux, et aux frais du pays, on a publié des éditions des sources de l'histoire nationale. C'est ainsi qu'ont paru en Moravie le cartulaire et le nobiliaire moraves, en Bohème le cartulaire et les Diètes de Bohème. Ce furent aussi les services des archives autonomes qui, par des recherches méthodiques dans les archives étrangères, en particulier celles du Vatican, a Rome, ont fait pénétrer l'historiographie tchécoslovaque dans le vaste champ d'efforts de la science internationale. Ils ont organisé aussi une mission scientifique tchèque a Rome, d'ou sortit l'édition de deux grandes séries de publications: Monumenta Vaticana res gestas Bohemicas illustrantia, et: Acta sanctae congregationis de propa ganda fide. En égard a ce labeur scientifique, la subvention que l'Etat accordait a ses archives, pour soutenir leurs éfforts, n'était guère qu'une aumóne. Dans les pays tchèques, la subvention de l'Etat en faveur des travaux historiques sur les archives publiques équivaut a zéro. Les raisons en ont été données plus haut. Pour l'Etat autrichien, toute recherche sur l'histoire nationale était considérée comme de la politique. Les recherches historiques allaient a l'encontre de la politique centraliste du gouvernement autrichien, ce qui explique pourquoi il leur suscita des obstacles jusqu'a Ia chute de la monarchie. 107 L'administration autrichienne tenta a plusieurs reprises d'organiser des archives officielles. Ce fut chaque fois dans un esprit de strict centralisme. Le premier essai date du XVIIIe siècle, lors de la fon- dation a Vienne des archives de l'Etat. Nous avons signalé plus haut quel trouble apporta dans les vieux fonds d'archives de la Bohème, cette tentative de faire des archives d'Etat, a Vienne, les seules archives scientifiquement organisées. La seconde fois que l'admini stration autrichienne essaya de constituer une direction des archives de l'Autriche d'après le principe de la centralisation, fut en 1869, peu après le compromis austro-hongrois. C'était un historiographe morave, Beda Dudik, qui y avait poussé. Mais les ministères Bach empêchèrent ces efforts d'aboutir. II faut attendre jusqu' aux dix dernières années du XlXe siècle pour trouver une certaine organisation des archives de 1 Etat en Autriche. Le service des documents historiques, en tant que l'Etat en avait la propriété, fut séparé du service des monuments artis- tiques, lequel éïait dirigé par la commission centrale de conservation des monuments artistiques et historiques, instituée en 1850 prés le ministère de l'instruction publique et des cultes. Quant au service des archives de l'Etat, un rescrit impérial du 9 novembre 1894 créa un conseil impérial et royal des archives, attaché au Ministère de l'Intérieur. Ce conseil essaya un groupement centralisateur des archives de l'Etat subordonnés au Ministère de l'Intérieur. Mais 1 entreprise n'eut pas grand succès jusqu'a la chute de la monarchie austro- hongroise. A part l'organisation des archives subordonnées au Mini stère de l'Intérieur, la publication des règlements relatifs aux pro grammes d'études et examens des fonctionnaires des archives, et des prescriptions concernant le classement des actes provenant des divers rouages de l'administration publique, judiciaire et financière, elle ne put présenter d'autres succès plus remarquables. On pourrait chercher les causes de son échec dans la jalousie entre les autres ministères et le Ministère de l'Intérieur a l'égard du Conseil des archives rattaché a ce dernier. Les autres directions gardaient jalousement leur autonomie et n'admettaient pas que le Conseil des archives, d'ailleurs simple organe consultatif et point exécutif du ministère, püt d'une fagon quelconque faire tout a leur compétence. La situation resta la même après la réorganisation du conseil des archives en 1912. L'adjonction d'une section spéciale de protection des documents écrits au Conseil des archives, lequel était dès lors séparé définitivemcnt de la Com mission centrale de protection des monuments artistiques et historiques ne changea rien a l'impuissance du Conseil des archives qui conti- nuait a rester un organe consultatif du Ministère de l'Intérieur. Au

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Nederlandsch Archievenblad | 1926 | | pagina 21