102 d archives organiquement constitués. II fut alors prescrit aux juridic- t.ons d.ssoutes de remettre les livres et actes relatifs a I'administration politique et jud.c.a.re aux greffes des instances politiques et judiciaires nouvellement organisées^ par le souverain. II est naturel que cette remise de documents n a pu se faire non plus sans une dislocation violente des collections constituées, ni sans la perte d'une bonne part.e de leur contenu.^ Le système de centralisation de I'Etat atteignit a peu pres vers la même époque les fonds vénérables des archives slovaques. La reorganisation de I'administration publique hongroise, en 1723, donna le signal de la fondation des archives du territoire hongroisï mbue de theories romantico-scientifiques sur le principe que les archives doivent être des établissements de recherches scientifiques, I administration des archives hongroises s'efforga de rassembler dans ses depots les matériaux les plus précieux de l'histoire de la Hongrie. eet effet, elle ne recula pas devant les atteintes les plus dénuées de respect aux vieux fonds des registres provinciaux de I'admini stration slovaque. Elle y fut excitée surtout par l'orgueil soulevé en Hongrie apres le compromis de 1867, qui lui avait rendu le pouvoir politique. Des lors, la Hongrie s'efforgait d'accumuler a Budapest des temoignages écrits de l'ancienne culture, afin de les faire passer, aux yeux du monde, ignorant les circonstances particulières, pour de la culture magyare. Le developpement de ('organisation intérieure des archives tché- coslovaques est tout a fait analogue a celui des archives des pays e I Europe occidentale. Dans ces pays aussi, jusqu'a I epoque romantique au changement du XVIIIe au XlXe siècle les archives ne sont que I arsenal des pretentions fondées sur Ie droit de ceux qui les detiennent, arsenal jalousement gardé contre tout regard étranger et partant contre les regards curieux du savant. Néanmoins, on con state, meme a cette epoque, une sollicitude particulière a l'égard des arcuves. E Ie etait certes due en partie a l'intérêt même que leurs detenteurs leurs portaient. Mais il y en a plus: on trouve des traces une certaine organisation des archives en rapport surtout avec les retormes administraties pendant le cours du XVIIIe siècle. II faut arriver a epoque du romantisme pour constater des changements radicaux ans opinion professée sur les archives et leur but. Le romantisme est le temps ou Ie grand public manifeste un vif intérêt pour l'histoire. Au surplus, epoque romantique est aussi celle d'un travail considé- rable dans le doma.ne de la science historique. Les plus grandes editions de sources h.stor.ques commencent a paraltre, chez presgue toutes les nations, a cette époque. En même temps, on instituait 103 une méthode d'édition des sources historiques. Avec une méthode scientifique et 1 intérêt pour les travaux d'histoire se développa Ie goüt des recherches scientifiques dans les archives et parallellement aussi l'intérêt que les savants leur portaient. Au courant général du romantisme, qui prenait l'histoire en si grande estime, se mêlait, en Europe centrale, un élément politique. La, 1 histoire et 1 historiographie deviennent une arme aux mains des nations qui luttent d'abord pour l'indépendance de leur culture nationale avant de lutter aussi pour leur indépendance politique. Les nations s'appli- quent d'abord a dégager de l'histoire l'individualité de leur culture, puis, sur cette base, elles revendiquent leur indépendance politique. Cette atmosphère d'idées pénètre aussi la science des archives. L'idée nationale soutient les efforts de l'historien, et tous deux tra- vaillent en vue d'un même but; rassembler autant que possible dans les archives tous les témoignages de l'individualité d'une culture nationale est considéré comme une affaire d'honneur national. D'une telle atmosphère d'idées sortent ces archives portant la marque d'une conception romantico-scientifique; ce ne sont plus des ensembles de documents provenant de I'activité organisée d'un certain rouage administratif, mais ce sont, en général, des recueils artificiels de vieux manuscrits, ou encore peut-être des instituts scientifiques qui présen tent un mélange d'archives disposées selon Ia définition que nous en avons donnée tout a I'heure et des recueils artificiels, dont le but était de procéder a l'étude systématique de l'histoire de certains territoires et a celle de ses sources. C'est au sein de cette atmos phère d'idées que prit naissance la science des archives tchécoslo- vaques. En 1839 fut créé en Moravie un poste fixe d'archiviste des archives de Ia région. En Bohème, les débuts de Ia science tchèque des archives sont inséparables du nom du plus grand historiën tchèque Francois Palacky. Sur sa proposition, présentée a la Société du Musée, que le musée consacrat plus d'attention aux recueils d'histoire diplomatique, et créat un cartulaire de l'histoire tchèque, les archives du musée furent établis en 1846 au musée du royaume de Bohème. Quelques années après, en 1851, furent fondées les archives de la ville de Prague. Enfin, en 1862, encore a l'instigation de Fr. Palacky, on fonda les archives du pays de Bohème, a la tête desquelles fut placé Antoine Gindely successeur de Palacky dans la charge d'his- toriographe du royaume de Bohème, et continuateur présomptif de son oeuvre. La série des fondations d'archives régionales fut enfin complétée par i'établissement des archives régionales de Silésie, a Opava (Troppau). II est intéressant de noter que toutes ces archives ont été fondées

Periodiekviewer Koninklijke Vereniging van Archivarissen

Nederlandsch Archievenblad | 1926 | | pagina 19