94
districten, 27 dorpspolders en 13 buitenpolders berichtten, dat hunne
archieven niet waren beschadigd. Die der gemeente Bergharen en
van den dorpspolder Winssen meldden er bij, dat de archieven tijdig
vóór het opkomen van het water naar veiliger bergplaatsen waren
overgebracht. In enkele andere polders bleek de omstandigheid, dat
zij op den zolder geborgen waren, de archieven te hebben gered.
Ik trek daaruit de conclusie, dat de over het algemeen niet aan te
bevelen berging van archieven op zolder in streken, waar men over
stroomingen verwachten kan, niet verwerpelijk is.
Hoewel ik veronderstel, dat enkele der ontvangen berichten bij
een nader onderzoek te optimistisch zullen blijken te zijn, meen ik
er toch geen aanleiding in te kunnen vinden om onverwijld bijzondere
maatregelen te nemen tot behoud der archieven. Ik kan hier nog aan
toevoegen, dat er van den aanvang af geen vrees bestaan heeft voor
het teloorgaan van belangrijke oude archieven. Dit zou wel het geval
zijn geweest, indien de archieven van de polderdistricten Rijk van
Nijmegen, Circul van de Oy en Maas-en-Waal door den watersnood
bedreigd waren. De beide eerstgenoemde worden evenwel te Nijmegen
bewaard, zoodat ik ze in het onderzoek niet heb betrokken, het
laatstgenoemde in het betrekkelijk hoog gelegen ambtshuis te Druten,
terwijl het van vóór 1813 dateerende gedeelte van dit archief enkele
jaren geleden is overgebracht naar het rijksarchiefdepöt te Arnhem.
A. H. MARTENS.
Les archives et Ie service des archives en Tchécoslovaquie,
.par Dr. Jan Opocensky,
Archiviste, Directeur des Archives du Ministère des Affaires
Etrangères a Prague.
La situation internationale des pays de la couronne tchèque et
le caractère de leur civilisation parfni les Etats du moyen-age ont
donné naissance a des archives nombreuses et importantes dans les
territoires qui constituent aujourd'hui la République Tchécoslovaque.
II y en aurait sürement davantage encore, et de mieux conservées,
si l'histoire de la nation tchécoslovaque n'avait eu, par deux fois, a
subir une brusque rupture dans son développement du fait de revo
lutions religieuses. Si même il ne parait pas possible de rendre Ie
hussitisme et Ia contre-réforme exclusivement responsables de la perte
de toutes les archives dont parle la tradition, il faut néanmoins admettre
que les deux bouleversements religieux ont porté directement ou indi-
rectement, de multiples et graves atteintes aux archives tchécoslo-
vaques. Directement, paree que dans l'effervescence des passions
95
religieuses, beaucoup de mémoires historiques ont péri, indirectement,
paree que les temps troublés qui les ont accompagnés et suivis
n'étaient guère propices a la conservation de documents écrits. Dop
souvent aussi, il convient de le noter d'irréparables désastres
produits par les éléments sont seuls en cause. L'un de ceux- ci surtout
restera gravé en lettres noires dans l'histoire des archives tchèques.
C'est l'incendie du chateau de Prague, le 2 juin 1541, lorsque le
nobiliaire de Bohème, source fondamentale pour la connaissance de
la division des biens fonciers et de l'administration de la Bohème au
moyen-age, fut presque entièrement détruit par Ie feu. Et quant aux
autres graves lacunes qu'on déplore dans les archives tchèques, elles
sont imputables a la sottise humaine au XVIIle siècle et au début
du XlXe. Des coupures, exécutées presque simultanément dans de
nombreux dépots d'archives, ont décimé, entre 1780 et 1850, les
archives de la chancellerie de la cour de Bohème, celles du gouver
nement de Prague, les archives municipales de Prague et bien d'autres.
Sans ces pertes, le corps des archives tchécoslovaques aurait pu
rivaliser, par sa richesse en documents, avec les plus riches de l'Europe
occidentale; car, même aujourd'hui après toutes ces grandes pertes,
les archives tchécoslovaques sont remarquables, non seulement par
leur étendue, mais aussi par leur age.
Comme presque partout ailleurs, c'est dans les plus anciens
centres de la culture intellectueile du moyen-age archives des
magistratures de l'Eglise, archives des monastères, qu'ont été
conservés les plus anciens documents tchécoslovaques. L'époque
troublée du XlVe et du XVe siècle et le dédain illuministe a l'égard
des documents du moyen-age, joint a la suppression des couvents
par Joseph II portèrent de rudes coups aux archives renfermées dans
ces centres de la culture d'alors. Malgré tout, cependant, des pièces
originales d'archives monastiques ou capitulaires remontent au XIIe
siècle. Le plus ancien texte original conservé dans les archives
tchécoslovaques, et se rapportant a l'histoire tchèque, date de 1057,
et Ie plus ancien document écrit en langue tchèque remonte a l'an 1376.
Les chancelleries épiscopales de Prague et d'Olomouc (Olmiitz)
n'ont pas conservé beaucoup de pièces originales. Seule la chancellerie
de l'archevêché de Prague (a partir de 1344) a gardé ses documents
écrits, dès le début du XlVe siècle, dans un assez grand nombre.
Cependant les registres de l'archevêché de Prague, depuis sa restau-
ration, en 1564, et ceux de l'archevêché d'Olomouc (Olmütz), sont
conservés presque intégralement.
Parmi les pièces officieites des administrations publiques de l'Etat,
les anciennes archives de la couronne de Bohème, riches en documents