86 „missi sunt. Mater Jacobeae Henricaeque molendinarium Ultrajectensem „moneri petit." „Je crois, que Lamprecht que vous avez consulté dans le temps aurait pu nous édifier sur la lecture exacte, mais il est mort. Ne con- naissez-vous pas l'archiviste de Crefeld (premier endroit de détention de M. Pirenne), qui doit posséder une copie plus moderne de ce texte? ou quelque autre académicien savant, qui saurait en démêler le sens? „Dans l'espoir etc." Voici la traduction du texte latin: „915 Ides de Mars. Aujourd'hui ils ont arrêté Henri, le père du petit Pierre (Pierre Pir<enne, tombé a l'Yser) et son compagnon Paul, surnommé le Beau (c'était le qualificatif, trés mérité du reste, que les deux archivistes avaient donné dans l'intimité a leur ami Frédéricq) et ils ont été envoyés dans le pays, qu'en thiois on appelle „Oostlant". La mère de Henriette et Jacqueline (Henri et Jacques Pirenne, tous deux au front) demande de prévenir le meunier (Muller) utrechtois." Quelques jours après M. Cuvelier re?ut la réponse suivante „Mon cher collègue. „J'ai consulté le inanuscrit que vous me désignez; c'est le numéro 288 de l'inventaire sommaire. J'y trouve une notice, qui manque a votre texte et qui me semble intéressante „Quibus statim nuntiatis in partibus inferioribus, magna ibi crevit „emotio. Trajectenses imprimis operam dare conabantur. Molendinarius „quidam, per confidentiam matris elatus, dixisse fertur, sperare ut eventus ,,eum ea dignum monstraretur." „Le texte n'est pas tres clair et d'une latinité peu édifiantepourtant, le fragment ne me parait pas sans quelque intérêt. Mater se rapporte peut-être a Ia mère, qui est mentionnée dans votre texte. On m'a envoyé encore un manuscrit de La Haye, que' j'ai étudié, mais il me parait sans grand intérêt; ce qu'il dit ressemble fort a ce que j'avais déja deviné en consultant mon manuscrit, qui est plus ancien. „Adieu, mon cher collègue, j'espère que votre édition de la chronique réussira. Nos amis se portent trés bien et vous saluent. „(Signé) S. Muller." Traduction du texte latin: „Aussitöt que cette nouvelle parvint aux Pays-Bas, l'emotion y fut énorme. Les Utrechtois surtout s'efforcèrent de porter secours. Le meunier, trés flatté de la confiance de la mère, aurait dit, qu'il espérait que les événements le montreraient digne d'elle." 87 Les doctes Allemands n'avaient rien compris a la correspondance et quelques jours plus tard on put lire dans les journaux hollandais, que les membres de 1'Académie royale d'Amsterdam et 179 professeurs d'uni- versité avaient adressé une lettre a l'Académie royale de Berlin, ainsi qu' a d'autres académies et associations savantes en Allemagne, priant leurs confrères allemands d'appuyer auprès du gouvernement impérial la req'uête du gouvernement néerlandais tendant a autoriser M.M. Frédéricq et Pirenne de séjourner en Hollande pendant la durée de la guerre. C'était l'oeuvre de M. Muller, qui pendant deux ans et demi allait devenir la providence des deux savants beiges déportés pour tout ce qui concernait l'envoi de vivres, de livres, de cigarettes, et surtout par d'in- nombrables lettres, oü il soutenait le moral de ses confrères en exil. (Overgenomen uit de Indépendance.)

Periodiekviewer Koninklijke Vereniging van Archivarissen

Nederlandsch Archievenblad | 1919 | | pagina 48